Présentation
Togo, pays d'Afrique de l'Ouest. Sa capitale est Lomé.
Le Togo donne sur le golfe de Guinée ; le pays est bordé au nord par le Burkina, à l'est par le Bénin et à l'ouest par le Ghana.
Colonisé successivement par les Allemands, puis par les Français et les Britanniques, le Togo, indépendant depuis 1960, a entamé, depuis 1990, un lent et difficile processus de démocratisation, qui a été marqué, en 1993, par des exactions des forces armées contre la population et l'exode massif des habitants de Lomé.
Relief-Faune-Flaure
Relief >> S'étirant sur 550 km du nord au sud pour une largeur n'excédant pas 130 km, le Togo couvre une superficie de 56 785 km².
La région côtière est constituée par une étroite fenêtre sur le golfe de Guinée, battue par une forte barre. Un cordon littoral sableux de quelques centaines de mètres de largeur sépare cette côte hostile, où seuls les pêcheurs viennent tirer leurs pirogues, d'une zone de lagunes où se situe le lac Togo (Miayi To Godo, « nous irons au-delà de la colline »), qui a donné son nom au pays.
C'est là que vit une population pratiquant la pêche (en mer et en lagune), l'agriculture et le commerce. Elle habite de petites villes, comme Lomé, la capitale, et Aného, traversées par la grande route côtière qui longe le golfe de Guinée entre mer et lagune. La région qui fait suite aux lagunes, de nature sédimentaire, s'élève lentement de 60 à 200 m.
C'est aussi une « terre de barre » (de barro, argile en portugais) riche et peuplée, comme au Bénin voisin. Elle vient heurter la barrière montagneuse qui traverse le pays dans le sens nord-est/sud-ouest. Ce massif ancien et érodé, d'une altitude moyenne de 600 à 800 m, culmine à 986 m au mont Agou dans le Sud-Ouest. Les monts du Togo, au centre, se prolongent vers le nord par le plateau Bassari et les hauteurs dominant Lama-Kara pour rejoindre le massif de l'Atakora au Bénin.
Ces reliefs donnent naissance aux principales rivières qui arrosent le pays, dont le fleuve Mono, qui marque la frontière avec le Bénin dans son cours inférieur, et ses affluents, l'Anié et l'Ogou. Ils constituent la ligne de partage des eaux des bassins de la Volta et de l'Oti, qui traverse la partie septentrionale du Togo et suit la frontière avec le Ghana.
Climat >> Le Togo possède un climat subéquatorial au sud et subsahélien au nord, avec des températures annuelles moyennes comprises entre 27,2 °C et 30 °C sur le littoral.
Le Sud est soumis à deux saisons des pluies, d'avril à juillet et d'octobre à novembre, avec des précipitations annuelles peu importantes pour la région (700 à 800 mm à Lomé) en raison d'un microclimat. En revanche, le Nord est soumis à un climat presque sahélien avec une longue saison sèche marquée par l'harmattan (vent sec du nord-est chargé de poussières sahariennes) et une seule saison des pluies, d'avril à juillet, responsable de précipitations importantes sur les montagnes (1 700 mm annuels).
Faune & Flore >> La mangrove occupe le pourtour des lagunes et les parties marécageuses du littoral infiltrées par l'eau de mer. Quelques parcelles de forêt primaire subsistent au sud-ouest dans le massif spectaculaire de l'Avatimé à la frontière du Ghana. Ici, la forêt a été exploitée par les Allemands, qui ont aménagé des plantations de cacao. Jusqu'aux monts du Togo, au centre, cette ancienne zone forestière, devenue zone de colonisation pour les populations du Nord reconverties dans la culture du café ou du cacao, a été reboisée de tecks, arbre d'origine asiatique à la pousse rapide, utilisé dans la fabrication de mobilier.
La savane arborée ou la forêt claire couvre les plateaux et la partie septentrionale où la savane s'élargit avec des baobabs, des rôniers, des fromagers et des kapokiers. Des forêts-galeries plus ou moins denses bordent le cours des rivières. Le petit gibier et les oiseaux abondent, notamment l'agouti qui vit dans le Sud. Crocodiles et hippopotames peuplent les rivières. Quant aux grands mammifères (buffles, antilopes et lions), ils occupent essentiellement les savanes du Nord (parc de la Kéran). On trouve également de nombreuses variétés de serpents et de singes.
Art & vie culturelle
Données en cours de collecte...
Économie
En 2004, le produit intérieur brut (PIB) était de 2,06 milliard de dollars, soit un revenu annuel de 340 dollars par habitant. Les deux tiers de la population vivent de l'agriculture (cultures vivrières majoritaires), secteur qui représente un tiers du PIB. Le gouvernement s'emploie à diversifier les cultures de rapport pour pallier l'instabilité des cours mondiaux, le coton représentant un quart des exportations totales du pays. Les ressources minières (phosphates) constituent l'autre pilier du commerce extérieur. Les zones franches, créées en 1989, n'ont pas généré le vingtième des emplois prévus, malgré un taux horaire comptant parmi les plus bas du monde.
Après une très longue grève générale, se prolongeant de la fin de l'année 1992 aux premiers mois de 1993, à la suite des massacres de civils par l'armée togolaise, l'aide internationale a diminué — l'aide de l'Union européenne a notamment été suspendue. La dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, a engendré une très forte inflation (supérieure à 40 %) qui a été jugulée. Le taux de croissance du PIB s'élève à 2,60 % pour la période 2000–2004, tandis que l'économie informelle domine encore le pays.
Histoire
Le Togo faisait partie de la côte des esclaves, l'une des premières régions où les Européens ont commencé à pratiquer la traite des Noirs. Dès le xviie siècle, quelques comptoirs sont établis dans la région, mais l'essentiel de la traite des Noirs est pratiqué au Dahomey (actuel Bénin) et dans la Côte-de-l'Or (actuel Ghana) où le littoral présente plus de facilités. En 1884, l'explorateur allemand Gustav Nachtigal signe un traité de protectorat avec le chef du lac Togo, et l'année suivante, au congrès de Berlin, durant lequel sont délimitées les zones d'influence économiques européennes en Afrique, la côte togolaise est attribuée à l'Allemagne. Comme les autres puissances, l'Allemagne s'empresse de faire valoir ses droits le plus loin possible sur l'arrière-pays. Les Allemands fondent le port de Lomé et mettent en place une économie de plantations, notamment dans la région de Kpalimé, propice à la culture du cacao et du café. En 1914, après l'éclatement de la Première Guerre mondiale, une opération conjointe franco-britannique force les Allemands, retranchés à Atakpamé, à capituler dès le mois d'août 1914.
En 1920, la France et la Grande-Bretagne procèdent au partage définitif du pays. Lomé et toute la région côtière, soit les deux tiers de la colonie allemande, deviennent le Togo français, tandis que la partie occidentale, plus petite, est administrée par la Grande-Bretagne qui l'intègre à la Côte-de-l'Or. Deux ans plus tard, la Société des Nations confie un mandat aux puissances coloniales pour l'administration de leur territoire respectif. Le 13 décembre 1946, l'Organisation des Nations unies (ONU) place ces mandats sous le régime international de la tutelle. En 1956, à l'issue d'un référendum, le Togo britannique est incorporé à la Côte-de-l'Or, qui devient le Ghana au moment de son indépendance en 1957. Les Ewe refusent ce choix qui consacre la partition de leur peuple, dont le territoire s'étendait avant la colonisation européenne de Notsé aux rives de la Volta. Cet éclatement nourrira par la suite des tensions périodiques entre Ghana et Togo.
En 1958, un nouveau référendum, organisé sous l'égide de l'ONU, permet au Togo français d'accéder à l'autonomie en tant que république, au sein de la Communauté française. L'Union des forces du changement, qui milite pour une indépendance totale, dirige le premier gouvernement autonome. Sylvanus Olympio, leader du parti, originaire du Sud, devient chef du gouvernement. En février 1960, il refuse l'offre du président ghanéen Kwame Nkrumah d'unir les deux pays. Le Togo devient indépendant le 27 avril 1960, et obtient un siège à l'ONU en septembre.
En janvier 1963, le président Olympio est assassiné lors d'un putsch militaire. Nicolas Grunitzky est alors chargé par l'armée de former un gouvernement provisoire et assume les fonctions de président. Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. En janvier 1967, l'armée est à l'origine d'un nouveau coup d'État et place à la tête du gouvernement le chef des armées Gnassingbé Eyadéma, un Nordiste kabré ayant participé au putsch de 1963. La Constitution est abrogée et le corps législatif dissous. En avril, Eyadéma endosse les fonctions de président et de ministre de la Défense. Le Rassemblement du peuple togolais (RPT), fondé en 1969, devient l'unique parti autorisé, et une nouvelle Constitution est promulguée en décembre 1979. L'opposition, composée surtout de « Sudistes », anciens partisans d'Olympio, ne désarme cependant pas. Après deux tentatives de complot contre le régime en 1970 et 1974, l'attentat manqué organisé en 1986 par un commando infiltré depuis le Ghana déclenche de violentes manifestations à Lomé et une intervention de la France, qui craint une déstabilisation du régime.