Tanzanie

Présentation

Tanzanie, en anglais et en swahili Tanzania, pays d'Afrique de l'Est. Sa capitale est Dodoma. La Tanzanie est membre du Commonwealth.
La Tanzanie donne sur l'océan Indien ; le pays est bordé au nord par le Kenya et l'Ouganda, au nord-ouest par le Rwanda et le Burundi, à l'ouest par la République démocratique du Congo, au sud-ouest par la Zambie et le Malawi, et au sud par le Mozambique. Trois lacs constituent par ailleurs des frontières naturelles : le lac Victoria, séparant la Tanzanie de l'Ouganda ; le lac Tanganyika, partagé entre la Tanzanie, le Burundi et la République démocratique du Congo ; et le lac Malawi.
La république de Tanzanie est née en 1964 de l'union du Tanganyika, indépendant depuis 1962, et de l'île de Zanzibar.

Relief-Faune-Flaure

Relief >> La Tanzanie comprend, outre une partie continentale, plusieurs îles dont les principales sont Zanzibar, Pemba et Mafia. Le pays couvre une superficie totale de 945 100 km², dont 2 634 km² pour les îles.
Dar es-Salaam a été la capitale de la Tanzanie jusqu'en 1990 ; Dodoma assume depuis cette fonction administrative et politique.

Les régions côtières, bordées de récifs coralliens, présentent un relief relativement plat, mais le centre du pays est occupé par un vaste plateau dont l'altitude moyenne s'élève à 1 200 m. Il est traversé du nord au sud par la branche orientale de la Rift Valley. Cette immense faille a donné naissance au Kilimandjaro — le plus haut sommet d'Afrique (5 895 m d'altitude), situé à la frontière du Kenya — et a creusé les gorges d'Olduvai. Une deuxième branche de la Rift Valley court le long de la frontière occidentale, sur laquelle se situent trois des grands lacs africains, le lac Tanganyika, le lac Victoria et le lac Malawi.

Zanzibar, située à une trentaine de kilomètres au large du continent, couvre une superficie de 1 660 km² et s'étend sur une longueur de 90 km. C'est la plus grande île corallienne au large des côtes africaines. L'île de Pemba, dont la superficie équivaut à la moitié de celle de Zanzibar, s'étend sur 68 km de long. Les deux îles présentent un relief plutôt plat.

Climat >> Le climat de la Tanzanie est varié, influencé par la mer et, à l'intérieur des terres, par l'altitude. La côte et les îles sont soumises à la mousson ; le climat y est tropical, chaud (température moyenne comprise entre 24,5 °C et 30,3 °C) et humide (les précipitations varient entre 1 016 mm et 1 930 mm). Sur les hauts plateaux, le climat est chaud et sec.

Faune & Flore >> La forêt, qui recouvre 39,9 % du territoire, constitue l'une des principales richesses naturelles. Les principales essences sont l'acajou et le camphrier. La faune compte quasiment tous les grands mammifères africains, attirant par conséquent de nombreux touristes. Un quart de la superficie du pays est consacré à des réserves naturelles parmi lesquelles les parcs naturels du Serengeti, du lac Manyara, du Ruaha, la réserve de Selous et du cratère du Ngorongoro (large de 20 km et profond de 600 m).

La Tanzanie possède de l'or, des diamants et des pierres précieuses ainsi que du charbon, du fer, du mica, du plomb, de l'étain, du tungstène et du kaolin. La production minière est cependant très faible.

Art & Démographie

En 2006, la population de la Tanzanie est de 37 445 392 habitants, pour une densité, faible, de 42 habitants au km2. Le taux de mortalité infantile est élevé (9,65 % en 2006) et l'espérance de vie atteint 46 ans.
Les trois quarts de la population vivent dans des zones rurales ; les foyers de peuplement sont concentrés dans un tiers du pays, au nord de la ligne centrale des chemins de fer — la Tuzara, qui relie Dar es-Salaam au lac Tanganyika —, cette région offrant les sols les plus fertiles.

Les Swahili sont majoritaires sur la côte et dans les îles, toutefois la Tanzanie compte quelque cent vingt groupes ethniques, parmi lesquels figurent les Sukumas, les Chagas ou les Massaïs, peuple nilotique (au nombre de soixante mille). Indiens et Pakistanais sont en outre nombreux dans les zones urbaines.

Au carrefour d'influences arabes et africaines, la Tanzanie a réalisé une synthèse originale de ces cultures.
Le swahili, langue nationale née à Zanzibar, pôle essentiel du commerce de l'océan Indien, des contacts entre commerçants arabes et indiens avec les commerçants et les esclaves bantous, est parlé par plus de quarante millions d'Africains.

Les institutions culturelles, notamment les bibliothèques, sont peu développées, et la Tanzanie ne possède que peu de musées : le National Museum of Tanzania, situé à Dar es-Salaam et le Zanzibar Government Museum à Zanzibar.

Économie

Le produit intérieur brut (PIB) de la Tanzanie s'élevait à 10,9 milliards de dollars en 2004, soit un revenu moyen par habitant de 290 dollars, ce qui place le pays parmi les plus pauvres du monde. Au cours des années 1980, l'aide étrangère représentait, chaque année, l'équivalent du quart du PIB.

Les plans de développement appliqués depuis l'indépendance ont favorisé la croissance des cultures industrielles et ont permis de limiter les importations de produits manufacturés.
La Tanzanie s'est engagée dans une série de réformes économiques à la fin des années 1980 : libéralisation partielle de l'agriculture, limitation des restrictions tarifaires et réduction des dépenses publiques. La Tanzanie a connu une croissance constante de son PIB depuis le début des années 1990 (de 4,5 % en 1995 à plus de 6 % en 2005).

Le commerce extérieur est traditionnellement déficitaire. Les exportations, destinées essentiellement à l'Allemagne, à la Grande-Bretagne et au Japon, concernent le café, le coton, les diamants, le tabac, le thé, les clous de girofle et le sisal. La Tanzanie importe — depuis la Grande-Bretagne, le Japon, l'Italie et Oman — pétrole, machines, matériaux de construction et équipements de transport.

Le tourisme permet la rentrée de devises étrangères ; à la fin des années 1980, plus de cent mille touristes venaient en Tanzanie chaque année, attirés par les parcs naturels ou les sites historiques.
Le pays dispose de 2 600 km de voies ferrées, notamment une ligne principale entre Dar es-Salaam et le lac Tanganyika, bifurquant vers Mwanza, Mpanda et Arusha ; la Tanzania-Zambia Railway (ou Tazara), qui dessert la Tanzanie sur 969 km, a été inaugurée en 1976.

Le réseau routier comprend 78 891 km de routes, dont 10 % seulement sont bitumées. Les principaux ports maritimes sont Dar es-Salaam et Mtwara. Les aéroports de Dar es-Salaam et de Zanzibar assurent vols nationaux et internationaux.
L'unité monétaire, le shilling tanzanien, divisible en 100 cents, est émis par la Bank of Tanzania (fondée en 1966). En 1967, le gouvernement a nationalisé la plupart des banques commerciales pour les intégrer à la National Bank of Commerce. En 1992, dans le cadre de la libéralisation économique, deux banques commerciales du secteur privé se sont établies dans le pays.

Histoire

La Tanzanie est composée de deux régions qui possède chacune sa propre histoire.
Dès le viiie siècle apr. J.-C., des Arabes venus d'Oman (rejoints au viiie siècle par des Persans de la région de Chiraz) établissent des comptoirs à Zanzibar, à partir desquels ils commercent avec le continent qu'ils nomment la terre des Zinj (« Noir » en arabe), ou Azanie. Zanzibar et Kilwa deviennent progressivement des sultanats arabes indépendants, peuplés par des Arabes et des Africains. Après une brève domination portugaise, Zanzibar et Pemba sont assujetties par le sultan d'Oman. En 1832, le sultan Sayyid Said transfère sa résidence à Zanzibar, d'où il étend sa zone d'influence commerciale. Il développe notamment la production de girofle, d'huile de palme, et pratique de manière intensive la traite des Noirs avec le continent.

Ses successeurs ne peuvent empêcher la Grande-Bretagne d'établir sa domination sur l'île, en 1890. Le sultan n'est pas destitué, mais les décisions politiques et économiques émanent pour l'essentiel de la Couronne britannique.

Dès les années 1930, des affrontements ont lieu entre Indiens et Arabes d'une part, Africains d'autre part, ces derniers étant cependant divisés. Le sultan Khalifa Ben Harub use de son influence pour faire accepter la loi britannique. À sa mort, en 1960, la décolonisation du continent africain est déjà engagée, et l'île de Zanzibar, agitée par des troubles politiques, obtient l'indépendance le 9 décembre 1963. Quelques semaines plus tard, un violent soulèvement de la population africaine issue des anciens esclaves éclate, le sultan est renversé et les Arabes pourchassés. Le parti afro-shizari, proche de Nyerere et dirigé par Cheikh Abeid Amani Karume, prend le pouvoir.

La partie continentale de l'actuelle Tanzanie abrite des ossements des premiers hominidés, comme ceux de l'australopithèque (Australopithecus boisei) qui ont été mis au jour, en 1964, dans les gorges d'Olduvai par Mary Leakey et son mari, Louis Leakey. La côte est fréquentée dès le IIe millénaire ; le nord du pays, à partir du lac Victoria, voit arriver les premiers agriculteurs bantous à l'aube de notre ère. Au nord-est s'établissent les peuples de langues nilotiques, des pasteurs. La traite des Noirs, contrôlée par Zanzibar, est pratiquée massivement aux xviiie et xixe siècles.

En 1890, le traité d'Héligoland entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne reconnaît la domination britannique sur Zanzibar et les droits de l'Allemagne sur la partie continentale du pays. Après avoir brisé avec une implacable brutalité la résistance africaine — révolte des Maji-Maji en 1902 et 1903, près de 120 000 morts au total, puis une révolte générale en 1907 —, les colons de la Compagnie allemande de l'Afrique de l'Est colonisent les territoires qu'ils dominaient, instituent le travail forcé et développent les plantations de café et de thé dans le Nord, de coton dans le Sud.

Lors de la Première Guerre mondiale, l'Afrique-Orientale allemande devient le théâtre d'opérations militaires : l'Allemagne parvient dans un premier temps à résister aux troupes britanniques, supérieures en nombre, mais doit capituler en 1918. En 1920, l'Afrique-Orientale allemande devient territoire britannique sous mandat de la Société des Nations (SDN), et prend le nom de Tanganyika (voir Britannique, Empire). Les gouverneurs britanniques appliquent une politique de colonisation minimale, sur le principe appliqué également à Zanzibar du self-government, facilitant ainsi ultérieurement la transition vers l'indépendance. Après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, le Tanganyika est placé sous la tutelle directe de l'Organisation des Nations unies (ONU). La TANU, créée en 1954 et dirigée par Julius Nyerere, devient l'interlocuteur privilégié de l'ONU. Lorsque le Tanganyika obtient l'indépendance en décembre 1961, Nyerere prend la tête du gouvernement avant de devenir, l'année suivante, président de la république du Tanganyika.

En 1964, Nyerere, après avoir échappé à un coup d'État, engage des pourparlers avec le cheikh Karume, Premier ministre de Zanzibar, qui aboutissent à la création de la Tanzanie en avril. L'accord entre les deux parties est motivé par des intérêts mutuels : Zanzibar bénéficie de l'aide du continent et Nyerere peut contenir la révolution légalement. Ce dernier devient président de l'union, Karume étant promu au poste de vice-président. Cependant, l'intégration s'avère difficile et les disparités entre les deux régions ne peuvent être effacées. Le système politique est ainsi moins libéral à Zanzibar qu'au Tanganyika où, malgré l'institutionnalisation du régime de parti unique, en 1965, des candidats non affiliés à la TANU peuvent se présenter aux élections. De même, tandis qu'à Zanzibar la justice est rendue sans possibilité de défense par des tribunaux populaires, le système judiciaire du Tanganyika continue de fonctionner selon les pratiques héritées des Britanniques.

Entre 1970 et 1980, tandis que le Kenya, qui a choisi l'économie libérale, s'éloigne de la Tanzanie, le pays joue un rôle important par son appui aux mouvements africains de libération. Les nationalistes du Mozambique y trouvent refuge pour organiser leur guérilla contre les Portugais. À la suite d'un incident de frontière, les troupes tanzaniennes entrent en Ouganda en 1979, contribuent au renversement du régime d'Idi Amin Dada et maintiennent leur présence dans le pays jusqu'en 1981. Le président Nyerere est en outre l'un des représentants africains les plus actifs dans les négociations visant à mettre fin à la domination blanche sur la Rhodésie (devenue le Zimbabwe). Tout en conservant de bonnes relations avec l'Ouest, la Tanzanie reçoit une aide substantielle en provenance de la Chine, qui participe, avec la Zambie, à la construction du Tanzam, un train permettant d'évacuer le minerai de cuivre zambien par le port de Dar es-Salaam. Cependant, à partir de 1983, la crise économique rend nécessaire la libéralisation de l'économie tanzanienne.


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