Présentation
République centrafricaine, pays d'Afrique centrale. Sa capitale est Bangui.
La République centrafricaine est limitée au nord par le Tchad, à l'est par le Soudan, au sud par la République démocratique du Congo et la république du Congo, et à l'ouest par le Cameroun. Elle est distante de 1 815 km de l'océan Atlantique, que l'on atteint par voie fluviale depuis Bangui, jusqu'à Brazzaville (Congo) puis Pointe-Noire, par le chemin de fer Congo-Océan. Bien que constituant un handicap du point de vue économique, sa position centrale sur le continent africain confère au pays un intérêt stratégique. C'est la raison de la longue présence militaire de la France dans cette ancienne colonie de l'Oubangui-Chari, devenue indépendante en 1960.
Relief-Faune-Flaure
Relief >> La République centrafricaine couvre une superficie de 622 436 km². Le pays est formé d'un vaste plateau d'altitude moyenne (600 à 900 m), recouvert au nord d'une savane herbeuse, au centre d'une savane arbustive et, au sud-ouest, d'une forêt tropicale dense. Le plateau se relève au nord-ouest sur les contreforts de l'Adamaoua (massif du Yadé culminant au mont Ngoui à 1 410 m) ainsi qu'au nord-ouest par le massif des Bongo, qui culmine au mont Toussoro à 1 330 m. La pénéplaine centrafricaine est irriguée par de nombreuses rivières. Elle est située sur la ligne de séparation des eaux du fleuve Chari et du Logone, et des rivières alimentant l'Oubangui, affluent du Congo, qui forme la frontière avec la République démocratique du Congo.
Climat >>Le climat du pays est tropical et équatorial dans le sud. Les températures moyennes à Bangui varient entre juillet (21-29 °C) et février (21-34 °C). Les tornades et les inondations sont courantes au début de la saison des pluies, qui dure de juin à novembre. Les précipitations annuelles sont plus importantes dans la vallée de l'Oubangui (1 780 mm) que dans la partie centrale (1 300 m) et dans les zones semi-arides du nord-est et de l'est (760 mm).
Ressources Naturelles >> La forêt tropicale est l'une des richesses du pays. Le bois d'acajou constitue l'une des principales exportations. Les premières ressources minières sont le diamant et l'or. La République centrafricaine possède également des gisements d'uranium et de pétrole, encore inexploités. Presque toutes les espèces animales de l'Afrique tropicale sont présentes dans ce pays, notamment à l'est, dans les réserves nationales. Microsoft ® Encarta ® 2007. © 1993-2006 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Art & Démographie
La République centrafricaine est passée de 2 millions d'habitants en 1975 à 4,3 millions d'habitants en 2006. Malgré un taux d'accroissement annuel de la population s'élevant à 2,6 % sur la période 1990-1995, le pays est sous-peuplé (6,9 habitants au km²). La population est concentrée dans la partie occidentale ; les deux tiers des Centrafricains vivent dans de petits villages. Bangui, la capitale et ville principale, comptait environ 622 000 habitants en 1999.
Les Babingas, des Pygmées peuplant toujours la forêt centrafricaine dans la région de la Lobaye, furent les premiers habitants du pays. Les groupes Gbayas-Mandjas et Bandas représentent plus de la moitié de la population centrafricaine. Cependant, le clivage est très marqué entre ces populations de la savane et les « gens du fleuve » (Oubanguiens) de langue sangho, commerçants établis sur les rives de l'Oubangui et qui dominent la vie économique et politique du pays. Les Zande, agriculteurs semi-itinérants, vivent entre le nord-est de la République centrafricaine, le sud du Soudan et la République démocratique du Congo.
Économie
L'économie centrafricaine repose sur l'agriculture. Le pays pâtit de son enclavement et connaît un développement très faible. Le taux annuel de croissance du produit intérieur brut (PIB) s'établit à -2 % pour la période 2000–2004. En 2004, le PIB par habitant s'élevait à 330 dollars. L'État centrafricain est dépendant de l'aide internationale, mais les programmes mis en place par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont échoué. Régulièrement, l'État n'est plus en mesure d'assurer le paiement des salaires de la fonction publique (agents civils et militaires).
L'unité monétaire est le franc CFA, divisible en 100 centimes. Les principales recettes d'exportation du pays proviennent du diamant, du bois, du coton et du café. Leur montant a augmenté, s'élevant à 65,7 millions de dollars en 2003 (127,1 millions en 1989). La valeur des importations s'élève à 99,6 millions de dollars pour l'année 2003. Le pays appartient à l'Union douanière des États d'Afrique centrale (UDEAC). La France est de loin le premier partenaire commercial.
Le pays ne possède pas de voies ferrées. Les réseaux fluviaux de l'Oubangui, d'une part, du Chari et du Logone, d'autre part, offrent d'importantes voies de communications. Les exportations sont acheminées par les fleuves Oubangui et Congo vers Brazzaville (Congo), puis par voie ferrée vers le port maritime de Pointe-Noire, sur la côte atlantique. Le pays possède 23 810 km de routes, dont 2,7 % sont bitumées. Un aéroport international dessert Bangui.
Histoire
Ancienne colonie française devenue indépendante en 1960, la République centrafricaine (RCA) tombe dès 1966 sous le joug du colonel Jean-Bedel Bokassa, lequel proclame l'Empire centrafricain en 1976 et se fait sacrer empereur l'année suivante. Son règne, marqué par la corruption et de graves violations des droits de l'homme, s'achève sur une intervention militaire de la France en 1979. Son successeur, David Dacko, rétablit la république et promulgue une Constitution pluraliste en février 1981. Celle-ci est suspendue après le coup d'État du général André Kolingba en septembre de la même année. Le Comité militaire de redressement national (CMRN), constitué sous sa direction, institue un régime de parti unique — le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) du général Kolingba —, consacré par une nouvelle Constitution approuvée en 1986.
Le multipartisme est rétabli en 1992, sous la pression de la France notamment. Ange-Félix Patassé, ancien Premier ministre de Bokassa passé dans l'opposition et leader du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MPLC), est élu président de la République en 1993, à l'issue d'un scrutin démocratique. Une nouvelle Constitution est approuvée par référendum en décembre 1994 et promulguée en janvier 1995 ; elle accroît les pouvoirs du président au détriment de ceux du Premier ministre et du Parlement.
Réélu en 1999, le président Patassé voit son autorité s'affaiblir progressivement face à une grave crise économique et sociale. Accusé d'affairisme, de corruption et de mauvaise gestion, son régime a fait l'objet de nombreuses mutineries et tentatives de coups d'État. Après sept ans de troubles politico-militaires, Ange-Félix Patassé est renversé le 15 mars 2003 par son ancien chef d'état-major, le général François Bozizé, qui s'autoproclame président de la République. La Constitution de 1995 est suspendue, l'Assemblée nationale dissoute et le gouvernement limogé. Une « transition consensuelle » est annoncée, qui associe « toutes les forces vives de la nation ». Soutenu par les forces d'opposition, rassemblées au sein de la Concertation des partis politiques de l'opposition (CPPO), le général Bozizé met en place des structures de transition : un Conseil national de transition (CNT) est créé pour assurer le pouvoir législatif — le nouveau président peut cependant légiférer par ordonnance. Un gouvernement national de transition est formé, qui rassemble l'ensemble de la classe politique.
Cette transition consensuelle donne lieu en décembre 2004 à l'adoption par référendum d'une nouvelle Constitution, qui renforce les pouvoirs du Premier ministre. Elle prend fin en 2005 avec la tenue de l'élection présidentielle et d'élections législatives. Au terme d'un scrutin sans incident majeur, François Bozizé est élu à la présidence de la République avec 64,6 % des suffrages.