Présentation
Namibie, en anglais Namibia, pays d'Afrique australe. Sa capitale est Windhoek. La langue officielle, la Namibie est membre du Commonwealth.
La Namibie est limitée au nord par l'Angola et la Zambie, à l'est par le Botswana, au sud-est par l'Afrique du Sud et à l'ouest par quelque 1 500 km de côtes désertiques en bordure de l'océan Atlantique. Ancien Sud-Ouest africain, devenu Namibie en 1968, le pays, colonisé par l'Allemagne, puis par l'Afrique du Sud, a accédé à l'indépendance en 1990.
Relief-Faune-Flaure
Relief >> La Namibie est un vaste plateau, couvrant une superficie de 824 269 km², riche en minerais précieux. La Namibie se divise en trois régions : le désert du Namib, large couloir de 50 à 140 km qui longe les 1 572 km de côtes de la Namibie ; le plateau central, dont l'altitude s'étage entre 1 000 et 2 000 m ; le désert du Kalahari, en bordure orientale. Les principaux fleuves, l'Orange au sud, le Cunene, le Kavango et le Zambèze au nord et au nord-est, servent de frontières naturelles avec les pays voisins. Le point le plus élevé est le mont Koenigstein (2 636 m).
Climat >> Traversée par le tropique du Capricorne, la Namibie possède un climat sec et tempéré, aride pour la moitié sud du pays où les précipitations annuelles sont inférieures à 300 mm. Celles-ci ne dépassent pas 50 mm dans le désert du Namib. Le Nord est mieux arrosé, avec 600 mm d'eau par an. Les températures annuelles moyennes varient de 6 °C à 29 °C, mais avec des pointes à 50 °C dans les zones les plus désertiques.
Faune & Flore >> La flore (steppe à graminacées et petites plantes grasses) est rare dans les zones désertiques. Le désert du Namib possède une plante qui est une curiosité biologique, la Welwitschia mirabilis, qui peut vivre plus d'un siècle et recueille l'humidité des feuilles. Le plateau central est recouvert d'une savane arborée. Au nord, la forêt est plus abondante, et les marais d'Etosha, vaste cuvette de 4 000 km², attirent de nombreux animaux sauvages : éléphants, rhinocéros, lions, girafes, zèbres et cervidés. Grâce aux eaux froides du courant de Benguela venant de l'Antarctique, la côte namibienne est très riche en poissons : sardines, anchois et maquereaux.
Art & Démographie
la Namibie comptait 2 044 147 habitants. 32 % seulement de la population réside dans les villes, dont la plus importante est la capitale Windhoek (202 000 habitants), située au centre du pays, à une altitude de 1 650 m. Le pays a une croissance démographique de 0,59 % par an. Sa densité est l'une des plus faibles d'Afrique (2,5 habitant/km²), la moitié de la population se concentrant au nord.
Dans un pays marqué par d'importantes inégalités sociales, l'accès à la santé est problématique, en particulier pour les personnes atteintes du virus du sida, qui touche en 2004 plus de 20 % des adultes, les femmes étant encore plus durement affectées. L'espérance de vie est passée de 52 ans en 1999 à 43,4 ans en 2004.
Le taux d'alphabétisation demeure relativement faible avec 85,4 % en 2005 ; le gouvernement namibien consacre 7,2 % des dépenses publiques à l'éducation.
Économie
La Namibie fait partie des pays relativement riches avec un produit intérieur brut (PIB) de 5,7 milliards de dollars, soit un PIB de 2 840 dollars par habitant en 2004. Mais ce chiffre masque de fortes disparités (de 15 000 dollars pour un Blanc à 650 dollars pour un Noir) et un taux de chômage proche de 31 %. La pêche et l'activité minière constituent les plus importantes ressources du pays (la Namibie fait partie des premiers producteurs mondiaux de diamants et d'uranium), mais l'économie namibienne reste largement dépendante de l'aide internationale.
L'Afrique du Sud reste le principal partenaire commercial de la Namibie, dont les efforts tendent à réduire la dépendance à l'égard de l'ancienne puissance coloniale. En 1993, le pays a créé sa propre monnaie, le dollar namibien (unité divisible en 100 cents), indexé sur le rand sud-africain. En février 1994, l'Afrique du Sud lui a rétrocédé l'enclave de Walvis Bay, premier port maritime du pays. Les transports sont assurés par un réseau routier de 42 237 km et un réseau ferroviaire de 2 382 km.
Histoire
Un crâne d'australopithèque (datant d'il y a environ 2,5 millions d'années) a été découvert dans la mine de diamant d'Auchas. Des peintures rupestres attestent la présence humaine dans le désert du Namib depuis au moins vingt-cinq mille ans. Mais les premiers habitants réellement identifiés sont les ancêtres des Bochimans, qui vivent traditionnellement de cueillette et de chasse, et qui se sont réfugiés dans la région au début de notre ère. Les éleveurs hottentots font leur apparition vers le ixe siècle, venant de l'Afrique orientale, peu avant l'arrivée des Bantous. Parmi ces derniers, certains sont agriculteurs, comme les Ovambo, et d'autres pasteurs, tels les Herero. Ceux-ci sont en conflit permanent avec les Hottentots pour la maîtrise des parcours de transhumance.
Le navigateur portugais Bartolomeu Dias contourne le premier le cap de Bonne-Espérance en 1488, ouvrant ainsi la voie aux nombreux explorateurs, missionnaires et autres marchands européens en Afrique australe. Les Allemands occupent la côte ouest en 1878, à Lüderitz, et y établissent un protectorat, appelé Sud-Ouest africain allemand, en 1884. À l'intérieur des terres, la résistance est vive, surtout de la part des Herero. La répression allemande dure jusqu'en 1908 et prend l'aspect d'un génocide. Elle fait 30 000 morts et manque d'anéantir le peuple herero. Son souvenir demeure vivace : en septembre 1995, trois cents Herero viennent ainsi demander réparation au chancelier allemand Helmut Kohl, en visite dans le pays.
Le traité de Versailles, après la Première Guerre mondiale, oblige l'Allemagne à l'abandon de ses colonies. En 1920, la Société des Nations (SDN) confie, par mandat, à l'Union sud-africaine l'administration du Sud-Ouest africain, que les troupes sud-africaines ont envahi dès 1914. Après que la Seconde Guerre mondiale a éclaté, une grande partie des hommes d'origine allemande qui ont adhéré en masse à la section nationale-socialiste du territoire et instauré des pratiques d'apartheid sont internés par les Britanniques. En 1946, le territoire est placé sous la tutelle directe de l'Organisation des Nations unies (ONU). Mais l'Afrique du Sud refuse d'obtempérer à cette décision et, par un amendement constitutionnel, étend sa représentation parlementaire au Sud-Ouest africain en 1949. Elle tente ensuite d'y appliquer sa politique d'apartheid. C'est le début d'une longue bataille juridique qui aboutit, en 1969, à un vote du Conseil de sécurité de l'ONU, exigeant le retrait immédiat de l'Afrique du Sud du territoire namibien. Enfin, en juin 1971, la Cour internationale de justice des Nations unies qualifie d'« illégale » l'occupation de la Namibie par l'Afrique du Sud, qui continue cependant à l'administrer.
En 1958, les Ovambo, peuplant le nord du pays, ont fondé le Congrès du peuple ovambo (Ovambo's People Congress, OPC) pour revendiquer l'indépendance. Le mouvement s'ouvre, deux ans plus tard, aux autres communautés, devenant l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (South West Africa People's Organization, SWAPO). Tandis que les instances internationales tentent de régler par des moyens juridiques le sort de la Namibie, la SWAPO, dirigée par Sam Nujoma, qui a d'abord exprimé son refus de l'occupation sud-africaine et de l'apartheid par des manifestations pacifiques, décide, en 1966, de passer à la lutte armée. L'indépendance de l'Angola, en 1975, permet à la SWAPO de disposer d'une base arrière pour lancer des opérations dans la zone frontalière. L'armée sud-africaine réagit en militarisant tout le nord du pays, l'Ovamboland et la bande de Caprivi, où une guerre de guérilla, très meurtrière pour les populations, se déroule pendant près de vingt ans.
En 1988, l'Afrique du Sud accepte enfin de signer les accords de Brazzaville, qui garantissent l'indépendance de la Namibie en échange du retrait des troupes cubaines de l'Angola. En novembre 1989, une Assemblée constituante de soixante-douze membres est élue au suffrage universel, scrutin organisé sous l'égide de l'ONU. La SWAPO recueille 57,5 % des voix. L'Assemblée promulgue une Constitution inédite sur le continent africain, combinant représentation majoritaire et représentation communautaire et prévoyant pour toute révision constitutionnelle la nécessité de majorités qualifiées. Ainsi, malgré la domination politique de la SWAPO, donc des Ovambo, et en dépit d'une forte identification entre appartenance communautaire et appartenance partisane, la Namibie peut dépasser les clivages communautaires qu'avaient accentués les politiques des colonisateurs.