Libye

Présentation

Libye, en arabe Libyah, pays d'Afrique du Nord, ouvert sur la mer Méditerranée. Sa capitale est Tripoli.
La Libye, l'un des plus grands pays du continent africain, partage ses frontières avec six pays. Les uns font partie des pays arabes : l'Égypte à l'est, l'Algérie à l'ouest et la Tunisie au nord-ouest. Les autres appartiennent à l'Afrique noire : le Soudan au sud-est, le Tchad et le Niger au sud.

Ressources

La libye couvre une superficie de 1 757 000 km². Le territoire est est constitué de trois régions : la Tripolitaine au nord-ouest, la Cyrénaïque à l'est et le Fezzan au sud-ouest. Les 500 km du désert de Syrte séparent les régions côtières de Tripolitaine et de Cyrénaïque, relativement plus arrosées (les précipitations annuelles ne dépassent cependant pas 400 mm). Le reste du pays (neuf dixièmes de la superficie totale) est constitué par des plaines arides et caillouteuses alternant avec des mers de sable. Le désert libyque, à l'est, abrite quelques oasis. La partie occidentale, plus élevée (500 m à 900 m), est traversée d'oueds, le plus souvent à sec. Le massif du Tibesti déborde légèrement sur le territoire tchadien.
Les terres cultivables sont concentrées sur la côte. Des palmiers-dattiers, des oliviers et des orangers poussent dans les oasis. L'accès à l'eau constitue l'une des priorités du pays, dont les autorités ont lancé un gigantesque programme pour la création d'une « rivière artificielle ». Un système de canalisation devrait transporter sur plus de 4 000 km l'eau pompée dans la nappe phréatique du désert libyque jusqu'au nord (Tripoli et Benghazi).
La ressource essentielle de la Libye est le pétrole (11e rang mondial). Le gaz naturel, le gypse, le calcaire, le sel de mer, la potasse et le natron (carbonate de sodium) sont exploités en moindre proportion.

Art & vie culturelle

La bibliothèque d'État et les Archives nationales se trouvent à Tripoli, mais la bibliothèque la plus importante, riche de plus de 300 000 volumes, se trouve à Benghazi.
Les ruines romaines spectaculaires qui se situent sur le territoire libyen, sont peu valorisées, l'activité touristique étant elle-même peu importante. Le musée de Leptis Magna à Al-Khums abrite néanmoins d'imposantes ruines romaines. Tripoli possède des musées d'archéologie, d'histoire naturelle, d'épigraphie, de préhistoire et d'ethnographie.

Économie

Avant la découverte du pétrole en 1958, l'agriculture constituait le fondement de l'économie libyenne même si les cultures étaient limitées aux régions côtières. L'élevage jouait un rôle important dans cette société de tradition nomade. L'exploitation pétrolière a profondément modifié l'économie : le produit national brut (PNB) est passé de 1,5 milliard de dollars en 1965 à 25,4 milliards en 1985.
La Libye est un important producteur de pétrole et est membre de l'OPEP.

Histoire

La Libye doit probablement son nom aux Libou de Cyrénaïque, qui, avec les Mahouach, attaquèrent l'Égypte pharaonique à partir du XIIe siècle avant notre ère. Certains de ces Libyens sont demeurés en Égypte, mercenaires à la solde de la XXIe dynastie. Les deux dynasties suivantes, à partir de 945 av. J.-C., furent libyennes.
Hérodote et, après lui, les géographes grecs désignent par le terme de Libye, tout le nord du continent africain, à l'exclusion de l'Égypte. La côte libyenne, dans cette acception large, a, dans l'Antiquité, une grande importance commerciale. L'or du Soudan y parvient après avoir traversé le Sahara.
Dès le VIIIe siècle avant notre ère, les Phéniciens fondent des comptoirs commerciaux sur la côte de Tripolitaine, parmi lesquels Leptis Magna, Oea (Tripoli) et Sabrata, qui sont ensuite conquises par Carthage au VIe siècle av. J.-C. La Cyrénaïque, à l'ouest, est, quant à elle, colonisée par les Grecs au VIIe siècle av. J.-C. Hérodote décrit au Ve siècle av. J.-C. les Garamantes, peuple du Fezzan, agriculteurs sédentaires qui utilisent, dans les combats, des chars tirés par des chevaux. Durant le Ier siècle avant notre ère, les trois régions qui forment l'actuelle Libye — Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan — passent sous domination romaine. La Libye, alors riche et fertile, devient l'un des greniers de l'Empire romain.
Le pays entame son déclin après l'envahissement des régions côtières par les Vandales en 455 apr. J.-C. Elles sont reconquises par les Byzantins à partir de 533.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la Libye, qui contrôle l'accès vers l'Égypte et le canal de Suez, à l'est, et la route terrestre vers l'Afrique du Nord française, à l'ouest, est le théâtre de combats intensifs entre puissances de l'Axe et Alliés. En juillet 1942, le maréchal Rommel, à la tête de l'Afrikakorps, après avoir reconquis la Cyrénaïque, parvient jusqu'à El-Alamein, en territoire égyptien. La VIIIe armée de Montgomery mène la contre-offensive. Le 23 janvier 1943, Tripoli est prise par la VIIIe armée, rejointe par les troupes françaises du général Leclerc, qui ont mené la campagne du Fezzan à partir du Tchad et de l'Afrique centrale. Les troupes de l'Axe repoussées de Libye, la France et la Grande-Bretagne se partagent le contrôle du pays. Des garnisons françaises demeurent dans le Fezzan jusqu'en 1955.
Le 21 novembre 1949, l'Assemblée générale des Nations unies approuve une résolution en faveur de l'indépendance libyenne. Une assemblée nationale, composée d'un nombre égal de délégués de Cyrénaïque, de Tripolitaine et du Fezzan, se réunit à Tripoli en 1950 et désigne comme roi l'émir Muhammad Idris as-Sanusi, chef de la confrérie des senoussis. Le 7 octobre 1951 est promulguée une Constitution, instituant une fédération gouvernée selon un régime monarchique parlementaire. Le 24 décembre, le roi Idris Ier proclame l'indépendance du Royaume de Libye. Des élections parlementaires ont lieu en février 1952 et le Parlement est réuni pour la première fois en mars. La Libye rejoint la Ligue arabe en 1953 et les Nations unies en 1955. En 1963, la Constitution est amendée afin d'accorder aux femmes le droit de vote ; le système fédéral est remplacé par un système centralisé.
Le nouvel État bénéficie de l'aide économique et technique de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis en contrepartie du maintien d'une base militaire en Tripolitaine. Toutefois, la découverte des gisements pétroliers, en 1958 et 1959, va modifier la position libyenne et des négociations pour le retrait des troupes étrangères débutent en 1964. La Libye a établi des relations diplomatiques avec l'URSS en 1956, mais elle repousse les propositions d'aide économique des Soviétiques.
Les premiers dividendes pétroliers permettent au roi Idris, après la guerre des Six Jours menée, en 1967, contre Israël par les pays arabes et à laquelle la Libye n'a pas participé, d'apporter une aide financière à la Jordanie et à la République arabe unie, alliance égypto-syrienne, pour reconstruire leur économie.
Les années 1980 sont marquées par une confrontation entre le régime en place et la communauté internationale, et tout spécialement les États-Unis et le Royaume-Uni. En 1981, deux avions libyens sont abattus par l'armée américaine à propos d'un contentieux sur les eaux territoriales. En 1984, le Royaume-Uni rompt toute relation avec le pays suite à la mort par balle d'une policière anglaise devant l'ambassade libyenne à Londres. En 1986, déclarant agir en représailles d'un attentat dans une discothèque berlinoise fréquentée par du personnel américain, les États-Unis bombardent des complexes militaires libyens, des zones résidentielles de Tripoli et de Benghazi, tuant 101 civils. En 1988, année où Kadhafi entame une légère libéralisation économique de son pays, les services secrets libyens sont accusés d'avoir provoqué l'explosion en plein vol d'un avion de ligne américain au dessus de la ville écossaise de Lockerbie.
En 1992, le Conseil de sécurité des Nations Unies met en place des sanctions à l'égard de la Libye afin que celle-ci livre les deux agents secrets suspectés de l'attentat aérien de 1988. C'est finalement chose faite en 1999 ce qui provoque la suspension des sanctions et le rétablissement des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni. Le régime joue même, via la Fondation Kadhafi, un rôle d'intermédiaire dans plusieurs libérations d'otages, comme à Jolo en 2000 et au Sahara occidental en 2003. En août 2003, la Libye endosse formellement la responsabilité pour l'attentat de Lockerbie et signe un contrat de compensation avec les familles des victimes ce qui lui vaut en septembre 2003 la levée définitive des sanctions de la part du Conseil de sécurité des Nations Unies.
En parallèle à cela, à partir du 11 septembre 2001, le président Kadhafi opère un changement dans sa politique entendant ainsi s'éviter une fin violente à l'irakienne, pour lui et son régime. Dès janvier 2002, il entame des discussions avec les États-Unis sur la question du financement du terrorisme. Par la suite, en conséquence de négociations diplomatiques tenues pendant toute l'année 2003 entre responsables libyens, britanniques et américains, Kadhafi annonce en décembre de cette année qu'il renonce officiellement à son programme d'armes de destruction massive. Enfin, en mars 2004, il signe le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Grâce à cela et une politique d'assouplissement de sa réglementation en matière économique permettant l'ouverture du marché local aux entreprises internationales, le régime de Kadhafi assure sa survie mais se rapproche également des puissances occidentales et particulièrement de certains pays européens, comme le Royaume-Uni, la France, l'Espagne et l'Italie. Ainsi, le président Kadhafi déclare désormais qu'il entend jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d'un Moyen-Orient sans armes de destruction massive. Particulièrement par rapport aux relations avec l'Union européenne, ce volte-face de la Libye doit notamment être vu sous l'angle du combat des gouvernements de l'Union contre l'immigration illégale.


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