Kenya

Présentation

Kenya, pays d'Afrique de l'Est. Sa capitale est Nairobi. Le Kenya est membre du Commonwealth. Les langues officielles sont le swahili et l' anglais
Le Kenya est baigné par l'océan Indien, bordé au nord par le Soudan et l'Éthiopie, à l'est par la Somalie et au sud par la Tanzanie.

Relief-Faune-Flaure

Relief >> Le Kenya couvre une superficie de 582 646 km². Il possède plus de 400 km de côtes bordées d'îles (Lamu), séparées de l'océan Indien par des récifs de corail. Dans la vaste plaine côtière coulent les deux principaux fleuves, Tana et Galana (appelé Athi dans son cours supérieur). Le terrain s'élève progressivement en un large plateau aride ou semi-aride qui couvre une grande partie du nord et de l'est. Dans la zone centrale, de grandes chaînes de montagnes volcaniques culminent à 5 199 m au mont Kenya. Plus à l'ouest, l'immense fracture de la Rift Valley est marquée par une succession de falaises abruptes. Le Kenya englobe la presque totalité du lac Turkana (ancien lac Rodolphe) et une petite partie du lac Victoria.

Climat >> Le Kenya est traversé dans sa partie centrale par l'équateur. Les régions situées au nord de celui-ci (soit les deux tiers du pays) ont un climat désertique ou semi-désertique. Sur la côte, soumise à la mousson chaude et humide de l'océan Indien, la température moyenne varie de 24,4 °C en juin-juillet à 27,8 °C de février à avril. Les hauts plateaux sont plus tempérées (de 11 °C à 21 °C à Nairobi en juillet ; de 13 °C à 26 °C en février). La région du lac Victoria est tropicale, avec deux saisons des pluies d'octobre à décembre et d'avril à juin.

Faune & Flore >> Une mangrove de palétuviers couvre partiellement la côte, où poussent également des palmiers. Teck et santal comptent parmi les espèces précieuses de la forêt côtière. Dans les steppes, jusqu'à une altitude de 900 m, prospèrent baobabs, euphorbiacées et acacias. Les vastes étendues de savane sont parsemées de bouquets d'acacias et de papyrus — de 900 m à 2 700 m environ. Les papyrus couvrent les rives du lac Victoria. Les pentes du mont Kenya possèdent une végétation différente selon l'altitude : le camphrier et le bambou sur les pentes montagneuses de l'Est et du Sud-Est, une flore de type alpin (sénés, lobélies) au-dessus de 3 500 m et, au-delà, les genévriers. Le Kenya est également réputé pour sa faune riche en animaux sauvages : antilopes de toutes espèces, éléphants, rhinocéros, zèbres, girafes, lions et autres grands félins. Parcs nationaux et réserves de chasse les protègent en principe. Mais le braconnage, qui concerne principalement les éléphants et les rhinocéros, semble irréductible. Le Kenya abonde en oiseaux et en reptiles (pythons et cobras).

Art & Démographie

La population du Kenya était estimée à 34,7 millions d'habitants en 2006 (densité : 61 habitants au km2). Son taux d'accroissement annuel était le plus important d'Afrique sur la période 1990-1995 (2,9 %). En 2006, l'indice de fécondité était de 4,91 enfants par femme et la mortalité infantile s'élevait à 5,9 %.

Près de la moitié des Kenyans sont de langue bantoue (Kikuyu, Kambas et Luyhas). Les Massaïs et les Luos appartiennent au groupe nilotique auquel se rattachent également les Kalenjins. Le pays abrite aussi des minorités indiennes, européennes, arabes et somali.

Le système éducatif kenyan, mis en place dans les années 1980, se divise en huit années d'enseignement primaire et quatre années d'enseignement secondaire. En 2003, il fait l'objet d'une réforme importante, qui abolit les frais d'inscription à l'école primaire afin de lutter contre l'illettrisme. En 2005, le taux d'alphabétisation est de 86,9 % (91,7 % pour les hommes et 82,1 % pour les femmes). Le Kenya possède cinq universités : deux sont situées dans la capitale (université de Nairobi, fondée en 1956 et université Kenyatta, 1972) ; l'université Egerton a été fondée en 1939 à Nakuru ; Eldoret abrite l'université Moi, créée en 1984 et le Jomo Kenyatta University College of Agriculture and Technology.

Les établissements culturels du Kenya sont presque tous situés à Nairobi et à Mombasa. Dans la capitale se trouvent de riches collections d'histoire naturelle et de géologie, une importante collection d'art africain (Mac Millan Memorial Library) ainsi que les Archives nationales. À Mombasa, le Fort Jesus Museum, situé dans un fort portugais du XVIe siècle, abrite un musée historique. Le Kitale Museum organise des expositions scientifiques et historiques.

Économie

Longtemps cité en modèle par les pays occidentaux pour sa relative réussite économique à l'échelle du continent africain, le Kenya voit son image se ternir dans les années 1980 : la corruption et l'autoritarisme prennent le pas sur la stabilité et l'ouverture. La crise amorcée en 1990 amènent les bailleurs de fonds à lier leur aide à la démocratisation du régime. Après les élections libres de décembre 1992, le gouvernement parvient à regagner la confiance des milieux financiers internationaux et s'engage dans un ensemble de réformes radicales. Il s'agit de réduire le déficit budgétaire — par une politique de privatisations et de diminution des effectifs de la fonction publique — et d'assainir la situation financière — dévaluation et flottement du shilling kenyan, libéralisation du commerce extérieur, suppression du contrôle des prix, y compris agricoles. Mais, face à la persistance de la corruption, les bailleurs de fonds internationaux quittent le pays en 2001 – en 2004, un an après l'arrivée au pouvoir de Mwai Kibaki, le Kenya renoue avec les institutions financières internationales qui reprennent leur aide, tandis que le nouveau président s'attaque d'emblée à la lutte contre la corruption.

Pour la période 1990-2003, le taux de croissance du PIB s'élève à 1,82 %. En 2004, le PIB était de 16 milliards de dollars — soit un PIB par habitant de 480 dollars.
L'unité monétaire est le shilling kényan, divisible en 100 cents. Le Kenya est lourdement endetté, sa dette extérieure brute représentant près de la moitié de son PNB (47,5 % en 2003). Les devises apportées par le tourisme (339 millions de dollars en 1999) ne suffisent pas à équilibrer la balance des paiements. Le commerce extérieur demeure déficitaire (- 36,4 % en 2003). Les principaux clients sont les pays africains, notamment l'Ouganda, suivis de ceux de l'Union européenne, notamment le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les importations proviennent essentiellement du Royaume-Uni, d'Allemagne, des Émirats arabes unis et du Japon (pétrole brut, machines-outils, automobile, fer et acier, produits pharmaceutiques et engrais). Le secteur des services employait 62 % de la population et représentait 64,7 % du PIB en 2003.

Le Kenya est desservi par la Kenya Railways Corporation, qui exploite environ 1 917 km de voies ferrées. Le réseau intérieur est connecté aux réseaux ougandais et tanzanien. Le réseau routier atteint 63 942 km (dont 15 % est bitumé). Des bateaux à vapeur sillonnent le lac Victoria et le relient aux lacs Albert et Kioga, situés en Ouganda. L'aéroport Jomo-Kenyatta, à Nairobi, et celui de Mombasa, accueillent les compagnies nationale (Kenya Airways) et internationales.

Histoire

C'est dans la Rift Valley, au Kenya et en Tanzanie, qu'ont été effectuées les grandes découvertes d'australopithèques. Les fouilles menées par les équipes réunies autour des paléontologues Louis et Mary Leakey, puis de leur fils Richard Leakey, ont permis de mettre au jour des restes d'australopithèques datant de 2 à 3 millions d'années.

Durant le Ier millénaire av. J.-C., des agriculteurs bantous s'établissent sur les hauts plateaux, sur les bords du lac Victoria. À partir du XIe siècle, des populations nilotiques, venues du Nord, introduisent l'élevage des bovins et développent de puissants royaumes.

Les Massaïs, pasteurs-guerriers d'origine nilotique, seraient arrivés au XVIIe siècle par le nord du lac Turkana. Laissant les hauts plateaux aux riches terres volcaniques aux Bantous, ils préfèrent s'établir dans les plaines du Centre et du Sud. En 1830, leur territoire s'étend du nord-est du lac Victoria jusqu'à la latitude de Zanzibar ; une barrière que les marchands swahili, puis les Européens doivent contourner par le sud pour parvenir jusqu'à la région des Grands Lacs.

Après le XIe siècle, les régions côtières, appelées Côte des Zenj (mot désignant les « Noirs »), sont dominées par des négociants arabes, originaires de Mascate et d'Oman. Ils créent des comptoirs dont les plus importants furent Malindi et Mombasa. De là, ils contrôlent le commerce avec l'intérieur (esclaves, ivoire et plumes d'autruche). Ces ports constituent un maillon essentiel pour le commerce vers l'océan Indien. Une culture composite arabo-bantoue s'y développe dont la langue, le swahili, devient celle des échanges en Afrique orientale. Indépendantes les unes des autres, mais liées par le commerce, les villes swahili sont souvent dominées par des puissances extérieures. Ainsi, le sultanat de Mascate-et-Oman (voir Oman) rivalise des siècles durant avec les Européens pour la suprématie sur cette côte. Les Portugais, à la suite de Vasco de Gama qui, en route vers l'Inde, a contourné le cap de Bonne-Espérance en 1497 et fait escale à Mombasa en 1498, tentent de monopoliser le commerce de l'océan Indien. Durant plus d'un siècle — et malgré les résistances —, ils dominent les cités swahili. Fort-Jésus, forteresse édifiée au XVIe siècle à Mombasa, témoigne de leur ancienne puissance. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, ils sont chassés de la région par les Omanais.

En 1952, les Mau-Mau, membres d'une société secrète kikuyu, se révoltent contre les autorités et les colons britanniques. La révolte des Mau-Mau, qui dure quatre ans, est violemment réprimée. La répression frappe l'ensemble des Kikuyu sans distinction : 13 000 d'entre eux sont tués, 80 000 internés, l'État d'urgence n'est levé qu'en 1960. Kenyatta est emprisonné pour complicité présumée avec les Mau-Mau. Le changement, pourtant, était inéluctable, les autorités coloniales ayant favorisé la constitution d'une classe moyenne africaine, en encourageant les autochtones à s'engager dans les cultures d'exportation. En 1957, les petits planteurs africains sont autorisés à élire huit représentants au Conseil législatif de la colonie.

Le mouvement indépendantiste, dans le même temps, se structure. En 1960 est fondée l'Union nationale africaine du Kenya (Kenya African National Union, KANU), dont Kenyatta prend la direction après sa libération, l'année suivante. Ronald Ngala et Daniel Arap Moi sont rapidement scission, entraînant les ethnies minoritaires opposées à la domination des Kikuyu. Ils fondent l'Union démocratique africaine du Kenya (Kenya African Democratic Union, KADU).
Une conférence constitutionnelle prépare l'accession à l'indépendance, qui devient effective le 12 décembre 1963. Kenyatta, dont le parti a remporté les élections, devient président de la nouvelle République indépendante.

Contrairement aux craintes des colons, le pouvoir africain se montre modéré, pro-occidental et progressiste. La structure foncière n'est pas radicalement modifiée. Les terres rachetées aux Européens sont redistribuées selon des critères tribaux et une élite kenyane, en majorité formée par les Kikuyu, se constitue. La stabilité politique, due à l'hégémonie de la KANU, parti unique de facto à partir de 1969, attire d'importants investissements étrangers. Une nouvelle zone industrielle est créée près de Thika, et le centre de Nairobi est modernisé. L'industrie du tourisme, reposant sur les grandes réserves nationales d'animaux sauvages, se développe rapidement et devient une ressource de revenus importante. Le prestige de Kenyatta, nommé le Mzee (« le Vieux »), reste intact lorsqu'il décède en 1978.


Retour à l'accueil