Présentation
Gabon, pays d'Afrique centrale, ouvert sur l'océan Atlantique, dont plus des trois quarts du territoire sont couverts par la forêt dense. Sa capitale est Libreville.
Le Gabon est limité au nord-ouest par la Guinée équatoriale, au nord par le Cameroun, à l'est et au sud par la république du Congo.
Relief-Faune-Flaure
Relief >> Le Gabon couvre une superficie de 267 667 km². Il s'étend sur deux zones géographiques distinctes : le tiers occidental du pays est une région de basses terres bordant 885 km de côtes ; les deux tiers restants occupent le bassin sédimentaire de l'Ogooué. Le fleuve, né au Congo, coule parallèlement à l'équateur, pour se jeter dans l'Atlantique à Port-Gentil. Il sépare les monts de Cristal, s'élevant au nord-ouest à 900 m d'altitude, des monts Du Chaillu, culminant au sud à 972 m (mont Iboundji). Les monts de Cristal se prolongent par les crêtes du Mayombe. Le nord-est du territoire se caractérise par des plaines et des collines. L'Ogooué, navigable jusqu'à N'Djolé, à l'entrée de la plaine, reçoit de nombreux cours d'eau qui prennent leur source dans les massifs gabonais.
Climat >> Le Gabon est soumis à un climat équatorial, chaud et humide. La température (26 °C) ne varie que légèrement au long de l'année. Deux saisons sèches, de mai à septembre puis de décembre à janvier, alternent avec des saisons humides. À Libreville, la capitale, les précipitations moyennes annuelles sont de 2 515 mm.
Ressources >> Une dense forêt équatoriale couvre 84,5 % du territoire gabonais, avec de larges espaces de forêt primaire préservée. La savane domine le sud de la zone côtière, une partie des vallées de la Nyanga, du haut-Ngounié et du haut-Ogooué.
La forêt est à la fois source de contraintes, car elle représente un massif impénétrable qui rend les communications difficiles, et de grande richesse, grâce à son exploitation (elle est source du plus grand nombre d'emplois dans le pays). Ainsi, les bois d'ébène, d'acajou et d'okoumé, issus de la forêt humide, constituent l'une des principales ressources naturelles du Gabon. Le pays s'est engagé à faire des efforts pour sauvegarder cette forêt dense.
Les richesses minières gabonaises sont très importantes ; la première richesse du pays est le pétrole. Le sous-sol recèle également de l'uranium, du manganèse, du fer, du plomb et de l'argent. L'économie gabonaise a été atteinte en 1998 par la baisse du prix du pétrole et par la crise asiatique qui a poussé les pays d'Asie à baisser le prix du bois.
Art & Démographie
En 2006, la population était de 1 424 906 habitants, dont 122 000 Gabonais résidant à l'étranger, une évaluation semblable pour 1997. Le Gabon est, quoi qu'il en soit, un pays sous-peuplé, avec une densité de 5,5 habitants au km2 selon l'hypothèse la plus haute. Il abrite de nombreux travailleurs originaires des pays voisins. Les trois cinquièmes des habitants vivent dans la zone côtière, l'intérieur du pays étant quasi désert.
Sa faible population explique que le Gabon, jouissant d'une rente minière, ait un revenu par habitant parmi les plus élevés de l'Afrique noire. Cependant, le système de soins et les conditions de vie demeurent ceux d'un pays en développement, si l'on se réfère au taux de mortalité infantile (55 p. 1 000 en moyenne en 2006) et à l'espérance de vie (54,5 ans).
Bien que peu peuplé, le Gabon compte près d'une quarantaine de groupes ethniques, parmi lesquels les Adoumas, les Kota, les Batékés, les Kwele et les Mpongwés. Les Fang, habitant le Nord, représentent un tiers de la population. Le Gabon a attiré une importante main-d'œuvre en provenance d'autres pays africains tels que la Guinée équatoriale, le Nigeria, le Congo, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal, le Bénin et le Burkina. Les cadres des entreprises pétrolières ou minières sont européens, notamment français (20 000). Les Pygmées, sans doute les premiers habitants du pays, ne sont plus que quelques milliers.
Économie
L'économie du Gabon repose très largement sur l'exploitation de ses ressources naturelles, notamment du pétrole, qui entre pour près de 50 % dans son PIB (4,97 millions de dollars en 2002) et représente plus de 80 % de ses exportations. Cette rente pétrolière, conjuguée à la faible population gabonaise, explique que le Gabon ait un PNB par habitant parmi les plus élevés de l'Afrique subsaharienne (3 340 dollars en 2003). Toutefois, la redistribution des richesses nationales est très inégale et la pauvreté affecte 60 % de la population.
Étroitement dépendante du pétrole et par conséquent exposée aux fluctuations de la conjoncture internationale et à l'épuisement des réserves, l'économie gabonaise connaît une grave crise à la fin des années 1990 (chute du PIB, augmentation de la dette intérieure, départ des investisseurs étrangers, etc.). Parvenu à un accord avec le FMI en 2000, l'État gabonais s'emploie à réduire les dépenses publiques et les dépassements budgétaires, ainsi qu'à mettre en œuvre un programme de privatisations et une politique de diversification de l'économie vers les mines, les services, les infrastructures, la filière bois, le tourisme et l'agriculture.
Dans le domaine des transports, la couverture forestière et le climat font obstacle au développement des infrastructures. Le Gabon possède 32 333 km de routes, dont 3,7 % sont goudronnées. Une autoroute de 869 km traverse le pays du nord au sud, le reliant à Loubomo au Congo et à Douala au Cameroun. Avant les années 1970, une unique voie ferrée permettait la connexion avec M'Binda au Congo et la ligne Pointe-Noire-Brazzaville. La construction des 697 km du Transgabonais a commencé en 1974. Une section entre Owendo et Booué a été terminée en 1982, et son extension vers Masuku (Franceville), dans le sud-est, a été inaugurée en 1986. Il est également prévu une ligne desservant les gisements de minerai de fer du nord-est. Owendo et Port-Gentil sont les ports principaux. L'Ogooué et ses affluents, Ivindo et Ngounie, constituent des voies navigables.
La monnaie du Gabon est le franc CFA, divisé en 100 centimes, qui a été dévalué de moitié en janvier 1994.
Le commerce extérieur est habituellement bénéficiaire. Les principaux partenaires commerciaux sont la France, les États-Unis, l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Japon et les Pays-Bas.
Histoire
L'histoire ancienne du pays demeure mal connue et l'on sait très peu de choses sur ses premiers habitants, les traditions orales se référant à une période beaucoup plus récente. La découverte de vestiges datant du paléolithique et du néolithique a révélé cependant une occupation très ancienne du territoire de l'actuel Gabon, alors qu'il était couramment admis, jusque dans les années 1960, que les forêts n'avaient pas été pénétrées. Les Pygmées sont les premiers habitants connus de la forêt gabonaise. Vers le xiiie siècle, les peuples de l'ouest (Myénés, Mpongwés, Orungous et Galoas), se sont établis dans le pays. Ceux du sud-ouest, dont les Pounous, sont venus du Congo, ceux du sud-est (Nzabis, Tégués) sont liés aux Batékés de Brazzaville. L'installation des Fang, dans le nord, a commencé progressivement à partir de la fin du xviiie siècle.
En 1472, les Portugais parviennent jusqu'à l'estuaire du Gabon et longent ensuite la côte atlantique. Les Portugais, puis les Français, les Hollandais et les Anglais développent, durant les siècles suivants, la traite négrière, à destination des pays du Nouveau Monde (voir Commerce triangulaire). Les Français sont les premiers à s'établir dans le pays de manière permanente : en 1838, ils signent un traité avec le souverain mpongwé et, cinq ans plus tard, ils créent un poste militaire dans l'estuaire du Gabon. Dès lors, les missions catholiques françaises se multiplient dans le pays. En 1849, Libreville est fondée pour des esclaves libérés des cales d'un navire négrier.
Durant la seconde moitié du xixe siècle, les Français étendent leur influence jusqu'à l'intérieur du pays, signant des accords avec les peuples du sud-est. Entre 1875 et 1885, Pierre Savorgnan de Brazza explore l'Ogooué et atteint le fleuve Congo.
Après que la frontière entre le Cameroun allemand et le Gabon français a été fixée au congrès de Berlin, le Gabon devient, en 1886, un territoire de l'Empire colonial français. Les sociétés commerciales de la métropole reçoivent de vastes concessions et s'engagent dans l'exploitation de l'okoumé. La mise en valeur du territoire demeure néanmoins toujours très limitée.
À partir de 1899, le Gabon est rattaché au Congo français, Libreville demeurant la capitale du territoire ainsi étendu. En 1904, elle perd cependant ce statut au profit de Brazzaville. En 1910, le Gabon devient une colonie de l'Afrique-Équatoriale française (AÉF). Albert Schweitzer, médecin missionnaire, fonde l'hôpital qui porte son nom à Lambaréné en 1913.
Le travail forcé est utilisé notamment pour la construction du chemin de fer Congo-Océan. Les conditions de vie et de travail sont telles sur le chantier, où 20 000 à 30 000 hommes trouvent la mort, qu'elles suscitent les premières révoltes massives contre l'administration française. L'une des voix qui s'élèvent pour dénoncer les abus est celle de Léon M'Ba, un Fang nommé chef du canton en 1922. Il est exilé en Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine) en 1936.
Acquis à la France libre après 1941, à l'issue d'affrontements meurtriers entre colons vichystes et gaullistes, le Gabon devient, en 1946, territoire français d'outre-mer, et récupère la région du haut-Ogooué. Cette région, où se situent les plus riches gisements miniers du Gabon, avait été transférée au Congo en 1925.
En 1958, le Gabon vote pour son intégration au sein de la Communauté française. Léon M'Ba devient le Premier ministre de la République autonome du Gabon. Il est confronté aux critiques de la plupart des partis d'opposition, qui lui reprochent d'avoir ainsi renoncé à l'indépendance. Mais celle-ci est proclamée deux ans plus tard, le 17 août 1960.
Léon M'Ba, élu président du nouvel État en 1961, instaure un régime autoritaire. Renversé par un coup d'État militaire trois ans plus tard, il est rétabli au pouvoir par les troupes françaises, conformément à un accord de défense signé entre les deux pays. Réélu président en 1967, Léon M'Ba meurt la même année. Son vice-président, Albert Bernard Bongo, lui succède. Il institue, en 1968, un régime se fondant sur un parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG).